Grandson – Yverdon

Les premiers pas hors du continent
nord-américain

A ce qu’il paraît, lorsque les crapauds migrent, il y en a toujours un qui ne suit pas le groupe et qui trace sa propre route. 
Ainsi, s’il devait arriver malheur au groupe principal, lui, assurerait la survie de l’espèce de son côté.
 Avec ce que je viens d’expliquer et avec tout mon respect, il me semble que Mihal Belina Czechowski peut être qualifié de crapaud fou.
Alors que la jeune Eglise adventiste du 7e jour se focalisait sur l’annonce du retour du Christ sur le continent Nord-Américain, il a fallu d’un ancien moine polonais pour que le message sorte des frontières des Etats-Unis d’Amérique. Une personne pour qui il fallait par tous les moyens annoncer le message, même en utilisant l’argent d’une autre dénomination. Son objectif : les Vaudois du Piémont, en Italie.
Il y arrive au début du mois de juillet 1864 à Torre-Pellice et va rester dans la région jusqu’en février 1865. A ce moment, il décide de venir en Suisse, qui lui semble une terre plus favorable pour sa famille et pour y créer un centre d’évangélisation.
Le 14 septembre 1865, il est inscrit au registre des étrangers de la commune de Grandson et reçoit le permis d’habiter n°111159. Il débarque avec sa femme, leurs cinq enfants, son frère et Jean-David Geymet, un converti au Piémont. Le voyage n’a pas été simple pour ces neuf personnes. Parmi les étapes, Turin, le col du Mont Cenis à pied et avec bagages, puis une diligence de Lanslebourg à Saint-Michel-de-Maurienne et enfin le car jusqu’à Yverdon.
Depuis Grandson, il va parcourir la région. Surtout les montagnes jurassienne. A Missy, dans la Broye près d’Avenches, travaille Jean-David Geymet.
Comme outil, il imprime une revue intitulée : L’Evangile Eternel et l’accomplissement des prophéties sur la venue du Sauveur. Il va y présenter les prophéties de Daniel, puis de l’Apocalypse.
En 1866, le premier fruit du travail fait à Fleurier. Mais laissons Anna de Prato, la fille de Louise Pigueron raconter : « Ma mère demanda de suite le baptême, qui eut lieu le 7 février dans le lac, près de Grandson, de nuit, à la lueur des lanternes, vu qu’on osait pas encore baptiser de jour. Frère Geymet, qui était venu avec Czechowski des Vallées Vaudoises, fut aussi baptisé après ma mère. »
De là, le message adventiste va être proclamé dans le Val de Travers, le Val de Ruz, la Chaux-de-Fonds, Le Locle, Courtelary, Tramelan, mais aussi Morat, Bâle, Saint-Blaise et Cornaux.

« Il n’y aura pas de guerre. »

En 1914, Yverdon accueille un Camp Meeting. Un jeune évangéliste, Alfred Vaucher, raconte :
« (…) Les journaux faisaient entendre que la guerre était imminente et inévitable. De sorte que je ne voyais pas qu’on puisse éviter cela. Mais nos prédicateurs, tant en Amérique qu’en Europe, disaient : « La prochaine guerre, ce sera la dernière. Et ce sera lorsque le temps de grâce sera terminé. Donc notre œuvre doit d’abord être achevée. Et Dieu nous donne un temps de paix, de tranquillité relative pour que nous puissions achever l’œuvre (…) »
 Et alors 2 semaines avant l’explosion de la guerre de 14, nous avons eu un camp-meeting à Yverdon en Suisse. Conradi était là. Conradi était le directeur de l’œuvre de toute l’Europe. Et il nous a dit :
« Soyez tranquilles, il n’y aura pas de guerre. »  
Propos recueillis par 
John Graz dans une interview en 1981.

Infos pratiques

Eglise adventiste :
Adresse : 

Avenue des Bains 8, 1400 
Yverdon-les-Bains.

Office du tourisme :
Yverdon-les-Bains

Pour aller plus loin :
Archives historiques de l’adventisme francophone
M.-B. Czechowski par A-F Vaucher, Imprimerie FIDES, Collonges-sous-Salève, 1976